Saint-Sulpice : la briqueterie
et l'entreprise LEUILLIER
VERSION SIMPLIFIÉE
pour une lecture rapide
Après la guerre de 1870-1871, pour, principalement, les besoins de la construction du tronçon
de la ligne SNCF Méru-Beauvais et du tunnel du Coudray-sur-Thelle,
Louis
Gérard Leuillier, maître maçon, construit une briqueterie sur la route d'Auteuil. Un
peu avant la guerre de 1914-1918, son fils
Louis Eugène Albert,
qui a repris l'entreprise après le décès de son père, modernise la fabrication des briques,
notamment grâce au remplacement de l'ancien four par un four "
Hoffmann".
En 1921, après le décès de Louis Eugène, son fils
Lucien Gérard,
reprend l'entreprise. Et en 1946, c'est
Jean Albert Fernand,
qui, à son tour, reprend l'entreprise familiale. Au milieu du XXe siècle de nouveaux matériaux
font leurs apparitions et entraînent la fermeture de la briqueterie en 1977.
VERSION DÉTAILLÉE
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La briqueterie de Saint-Sulpice
A l'origine, la briqueterie est composée d'un grand four de 5m de haut et de côté, avec une
cheminée de 35 mètres de hauteur et d'un hall de séchage. L'argile est extraite sur place. Un
peu avant la guerre de 1914-1918, son fils Louis Eugène, modernise la fabrication des briques,
notamment grâce au remplacement de l'ancien four par un four "
Hoffmann"
(
il en existe encore un à la briqueterie DeWulf à Beauvais). Le transport des
différents matériaux, de l'argile à la brique finie, s'effectuait au moyen de wagonnets dit "
Decauville" poussés à la main ou tirés par une petite
locomotive.
Le four Hoffmann

Ci-dessus voici le principe de fonctionnement d'un four Hoffmann. Vous pouvez en voir un des
derniers en France, dans la briqueterie
DeWulf à Allonne (Oise)
qui organise, souvent, des portes-ouvertes et la visite de ce four.
Les wagonnets Decauville
Au début de la création de la briqueterie, tous les travaux étaient entièrement manuels, y
compris, bien évidemment, la manutention de l'argile et des briques. Puis, au fil des ans, la
technologie aidant, les moyens mécaniques facilitent le travail pénible dans les entreprises.
Les wagonnets
Decauville remplacent la brouette, les
chariots et les charrettes tirées par des chevaux. Ils sont guidés sur de petites voies
ferrées de 50cm (
espacement des 2 rails), puis, plus tard, par des voies de
60cm. La manutention évolue elle aussi, d'abord poussés à la main (
voir dessin
ci-dessus) ou tirés par des chevaux, les wagonnets sont ensuite tractés par de
petites locomotives.
La briqueterie et l'entreprise Leuillier
- La briqueterie a été créée après la guerre de 1870-1871 par Louis
Gérard Leuillier (1827-1896), maître maçon. Il construisit, en
plus de sa briqueterie, la gare toujours en service aujourd'hui (2023) et probablement la
maison du garde-barrière rue de la Terre noire.
- Puis un peu avant la guerre de 1914-1918, son fils Louis
Eugène Albert (1862-1921) dit "Albert"
reprend la succession et modernise la fabrication des briques, notamment grâce au
remplacement de l'ancien four par un four "Hoffmann"
. C'est lui qui construit la poste, rue de la Gare qui est aujourd'hui (2023) la mairie et
la cité "Chantepie" sur la route d'Auteuil .
- Au décès de Louis, en 1921, Lucien Gérard
(1891-1979),
son fils, reprend l'entreprise. Il mécanise l'extraction de l'argile avec une excavatrice
et la manutention avec l'apport de petites voies ferrées et de wagonnets Decauville.
- Puis, en 1946, Jean Albert Fernand (1922-2006),
fils de Lucien, reprend à son tour l'entreprise et continue la modernisation. Il rachète
la cité "Chantepie" suite aux décès de Georges et Gaston Chantepie après la seconde guerre
mondiale. Malheureusement, suite à la progression importante de nouveaux produits comme la
brique creuse, le parpaing et le développement du béton armé, l'entreprise périclite. Jean
cesse l'activité de fabrication de briques en 1976-1977.
Et après ...
Les séchoirs ont été vendus aux agriculteurs locaux, les wagonnets et la petite voie ferrée
ont été vendus pour la ferraille et la grande cheminée a été déconstruite en partie quelques
années après. Jusqu'en 2007 la partie restante (
environ 1/3 de la hauteur, voir photo
ci-dessous) était toujours "debout".
- de 1976-1977 à 1988, Nicole Leuillier, la fille
de Jean Albert Fernand, infirmière et son mari kinésithérapeute s'y sont installés un
certain temps, puis les bâtiments sont restés inoccupés,
- en 1988 l'ancienne briqueterie devient un poney-club, le "Poney
Club du Bonheur" jusqu'en juillet 2000,
- à nouveau inoccupée pendant environ 2 ans,
- en 2002 l'ancienne briqueterie est reprise par un centre équestre "les
petits sabots" jusqu'en 2006,
- puis à nouveau inoccupé pendant près de 11 ans,
- depuis juillet 2017 les nouveaux et actuels propriétaires (en 2023) gèrent une "activité
de soutien à la production animale" sous le nom de "la
Briqueterie".
Remerciements
Je remercie toutes celles et tous ceux qui m'ont aidé à réaliser cet article qui fait surtout
appel aux souvenirs et particulièrement Dominique, l'historien de Saint-Sulpice et Odile et
Paula qui ont connu ou habité près de la briqueterie ...